(FR)

Après Silent Skrik, sorti en 2015, Anom est le second album - officiel - de Waterwalls, projet solo de Xavier Ridel. Ce disque est paru sans aucun effet d’annonce, sans clip ni single, pour conserver « la pureté d’un geste brut et instinctif, qui n’a ni visée commerciale, ni fondement auto-promotionnel. ».

Le titre d’Anom est inspiré du concept d’anomie, développé par Emile Durkheim (décrit comme un « mal de l’infini, un dysfonctionnement dû à la disparition de l'ordre social »), et il fait aussi - surtout - référence à Mona, la fille qu’évoque sans filtre quelques morceaux, dont la chanson-titre de l’album.

Ecrit, enregistré et mixé de manière entièrement solitaire, Anom est un album assez complexe, difficile à ranger dans une seule case. On y trouve du post-punk rageur, des ambiances quasi blues ou jazz, de l’électro pop / cold wave mélancolique, du folk éthéré, et de multiples incursions sonores (chants grégoriens pitchés, bruits de foule, extraits de films) ; qui apportent toutes une pierre nouvelle à la compréhension du disque. L'album, s’il conserve un aspect pop, tend surtout à garder sa part de sincérité et de profonde honnêteté, aussi bien sur la forme que sur le fond.


L'ensemble s’ouvre la tristesse sans âge de Strong, introduite par un extrait des Illuminations (le dernier recueil jamais écrit par Arthur Rimbaud), s’étend sur les paysages brûlés d’Anom avant de se clore sur un Out In The Cold cerné d’étoiles. C’est peut-être là le coeur de l’ensemble : observer de manière frontale le poids de la perte et d’un monde en flammes, pour réussir à se concentrer à nouveau sur la lumière.

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(EN)

After Silent Skrik, which had been released in 2015, Anom is the second - official - record of Waterwalls, Xavier Ridel’s solo project. This record has been released without any singles, neither videoclips, to preserve « the purity of an instinctive gesture, that has no commercial aim, no goal to promote the self».

The title Anom is inspired by the concept of anomia, developed by the sociologist Emile Durkheim, but it is also - above all - a reference to Mona, a girl Xavier used to know.

Exclusively written, recorded and mixed alone, Anom is a complex record, which hardly fits into one genre. You can find raging post punk, blues and almost jazzy ambiances, melancholic electro pop / cold wave, ethereal folk and field recordings (pitched gregorian chants, crowd noises, movies extracts…) which bring a new stone to the edifice. This record, behind its pop side, never loses its part of sincerity and of profound honesty - both in form and in substance.

It opens on the ageless pain of Strong, introduced by an extract of Illuminations (Arthur Rimbaud’s last book), extends itself on burnt landscapes with Anom and ends on a starry night with Out In The Cold. And the heart of the record might be here : to frontally observe the weight of loss and of a world in flames, to finally achieve to concentrate again on the light.